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6e rapport du GIEC : ce qu’il faut retenir

mis à jour le 6 avril 2023

Caroline Vivant

En mars 2023, le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat)  a publié la synthèse de son sixième rapport d’évaluation, un document de référence en 3 volets qui synthétise les connaissances scientifiques acquises entre 2015 et 2021 sur le changement climatique. Causes, conséquences, impacts pour l’homme, que dit ce 6e rapport d’évaluation ?

Créé en 1988 par les Nations unies, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) évalue, synthétise et partage depuis plus de 30 ans les connaissances mondiales sur l’évolution du climat. Ces rapports ont pour objectif de fournir un état des lieux régulier sur les causes du réchauffement climatique, ses conséquences, mais aussi sur les solutions qui permettent d’en limiter l’ampleur et les effets négatifs sur les hommes et les femmes.

Les rapports du GIEC sont donc une aide à la décision pour les dirigeants du monde entier et jouent un rôle d’alerte auprès de ces décideurs et de la société toute entière.
Le 6e rapport, diffusé en 3 parties entre 2021 et 2022, et dont la synthèse a été partagée en mars 2023, tire la sonnette d’alarme plus que jamais.
Un réchauffement sans précédent, des prévisions jusqu’à +5°C en 2100, des conséquences dévastatrices… mais aussi des solutions concrètes. Que faut-il retenir de ces 3000 pages ?
 

Pour mieux comprendre les enjeux climatiques, vous pouvez participer à une Fresque du Climat. Les équipes de Kaba Impact sont formées pour en animer en entreprise.

Un rapport en 3 parties, diffusé sur 3 ans
 

“Publication d’un nouveau rapport du GIEC !“ Peut-être avez-vous eu l’impression d’entendre cela plusieurs fois ces derniers mois dans les médias. À raison. Car s’il s’agit bien d’un seul et même rapport, il est composé de plusieurs volets, chacun élaboré par l’un des trois groupes de travail du GIEC. 

Ces différents volets ont été publiés les uns après les autres sur 18 mois :

  • La partie 1 du 6e rapport d’évaluation, consacrée aux aspects physiques du changement climatique, a été publiée en août 2021. 
  • Le volume 2, intitulé « Changement climatique : impacts, adaptation et vulnérabilité », a été publié en février 2022. 
  • Deux mois plus tard, en avril 2022, c’était au tour du volume 3 portant sur l’atténuation du changement climatique.
     

Durant ce cycle 2015-2022, le GIEC a également rédigé 3 rapports spéciaux : 

  • un rapport sur les conséquences d’un réchauffement à 1.5 degrés ;
  • un rapport sur les liens entre changements climatiques et usages des terres et des sols, 
  • un rapport sur les liens entre réchauffement climatique et océans et cryosphère.
     

Pour boucler la boucle, un ultime rapport a été publié en mars 2023 pour synthétiser l’ensemble de ce cycle d’étude


1. Un réchauffement climatique sans précédent

 

Sans surprise, ce 6e rapport du GIEC confirme que le réchauffement climatique actuel est sans précédent par son ampleur. 
En 2022, les températures étaient déjà de + 1,2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle, rendant l’objectif d’un maintien sous la barre des + 1,5°C très difficilement atteignable.

Pire : les températures augmentent de façon plus rapide encore que ne l’avaient prédit les rapports précédents. À cette vitesse de réchauffement, les écosystèmes n’ont pas le temps de s’adapter.

2. Des perspectives alarmantes : +4,5°C à +5°C en 2100

 

Au-delà des constats, le GIEC a aussi pour mission de réaliser des scénarios prospectifs, c’est à dire de modéliser des trajectoires de réchauffement en fonction de nos choix de société et des actions que nous mettons - ou pas - en place pour réduire ce réchauffement.
Dans le 6e rapport, les scientifiques ont déterminé 5 trajectoires différentes, de la plus optimiste (= nos sociétés mettent en place des actions drastiques pour réduire les émissions de CO2) à la plus pessimiste (c’est le scénario de l’inaction climatique).

Dans ce dernier scénario, on atteindrait des hausses de +4 à +5 °C en 2100 par rapport à l’ère pré-industrielle.

Les scénarios intermédiaires (les scénarios « business as usual » où l’on poursuit avec des efforts limités comme aujourd’hui) nous emmènent à une augmentation de + 3,2°C.

Maintenir le réchauffement en-dessous de la barre de +1,5°C devient de plus en plus difficile à imaginer et nécessite des actions radicales et urgentes.

3. Les activités humaines comme responsables de ce réchauffement

 

Ce 6e rapport le confirme également et sans aucun doute possible : le réchauffement climatique est causé par les activités humaines.

La production et la consommation d’énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) sont les premières contributrices des émissions de gaz à effet de serre, eux-mêmes responsables du réchauffement climatique.
Vient ensuite l’agriculture. Non seulement, l’agriculture est la première cause de déforestation, mais cette activité est aussi émettrice de gaz à effet de serre, via la méthane émis par les ruminants.
 

4. Des conséquences dramatiques pour les humains


Le réchauffement climatique va rendre les évènements météorologiques extrêmes (canicules, sécheresses, inondations, cyclones,....) de plus en plus fréquents et fragiliser les éco-systèmes. Autant de modifications qui représentent des risques majeurs pour les êtres humains : risques de famines, de maladies, de migrations climatiques, de guerres,...

Ce 6e rapport du GIEC nous rappelle aussi que ces risques sont exponentiels avec la hausse des températures. Ce qui est déjà grave à +1,5°C devient dramatique au-delà de +2°C.

5. Adaptation et atténuation

 

Le volet 2 du rapport, consacré aux impacts, montre la nécessité de s’adapter dès maintenant au réchauffement et d’anticiper les conséquences futures. État, collectivités et entreprises doivent impérativement élaborer des plans d’adaptation.
Et, au-delà de l’adaptation, il faut immédiatement agir pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement climatique.

Reforestation, protection des puits de carbone, changement des pratiques agricoles, protection de la biodiversité terrestre et marine, développement des énergies renouvelables au détriment des énergies fossiles,... le GIEC propose un grand nombre de solutions, nécessitant des changements structurels.

Le troisième volet du rapport insiste particulièrement sur la notion de sobriété : nos modes de production et de consommation doivent changer drastiquement.

6. La justice climatique

 

Ce 6e rapport met la justice climatique au cœur de l’action. En effet, toutes les études montrent que les populations les plus pauvres (qui sont aussi les moins responsables du réchauffement climatique) sont les plus touchées.
Il est donc nécessaire de protéger les plus fragiles face aux conséquences du réchauffement.

Voici pour les points principaux mais si vous êtes curieux(se), vous pouvez bien sûr consulter la synthèse destinée aux décideurs.