Cela n'a échappé à personne : ls enjeux environnementaux sont particulièrement complexes et semblent, à première vue, inaccessibles aux non-scientifiques. Pour simplifier les choses, les politiques et les médias tendent à les aborder de manière isolée : le climat d'un côté, la biodiversité de l'autre, la pollution des eaux, la déforestation, etc… Pourtant, tous ces aspects sont fondamentalement liés et interdépendants. Il faut donc sortir d'une réflexion en silos pour aborder la transition écologique de façon systémique !
Le concept des frontières planétaires est un excellent outil pédagogique pour ce faire, car il permet de visualiser, en un seul schéma, où en est l'humanité par rapport à la nature en un seul schéma. Explications.
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Les enjeux environnementaux sont complexes et interconnectés
Le concept des limites planétaires, issu des recherches du Stockholm Resilience Center dirigées par Johan Rockström, est basé sur les travaux publiés en 2009. Ces chercheurs ont identifié neuf processus terrestres, appelés limites ou frontières planétaires, essentiels pour maintenir une planète habitable (voir schéma).
Chaque franchissement déstabilise un peu plus notre environnement planétaire, avec des impacts majeurs pour toutes les formes de vie, y compris l'humanité. Et malheureusement, six de ces limites sont déjà dépassées !
Voici les 6 limites déjà franchies :
- Le réchauffement climatique : la température mondiale a augmenté de 1,2 °C par rapport à l'ère préindustrielle, ce qui a des conséquences majeures pour l'Humanité.
- La perturbation de l’eau douce : après le cycle de « l’eau verte » (humidité des sols, évaporation, précipitations), la limite de « l’eau bleue » (rivières, nappes phréatiques) a été franchie l'an dernier.
- La biodiversité : le taux de disparition des espèces est 10 à 100 fois plus rapide que la moyenne des dix derniers millions d'années, un véritable effondrement.
- Le changement d’usage des sols : 38 % des forêts mondiales, vitales pour le cycle de l'eau et la régulation du climat, ont été déforestées.
- Les flux d’azote et de phosphore : les flux issus des engrais agricoles sont au moins deux fois supérieurs à la zone sûre, asphyxiant les milieux aquatiques.
- Les nouvelles pollutions chimiques : l'humanité a créé 350 000 nouvelles substances chimiques, comme les PFAS et le plastique, qui posent des risques croissants.
Deux frontières n'ont heureusement pas encore été franchies :
- L’acidification des océans : entraînée par l'excès de CO2 dégagé par les activités humaines, l'acidification menace le plancton et les coraux, essentiels à la chaîne alimentaire.
- L’appauvrissement de la couche d’ozone : cette frontière est revenue en zone sûre grâce à l'interdiction de certains gaz. Comme quoi les actions collectives peuvent aller dans le bon sens !
Quand tout est lié…
En examinant ces frontières, on comprend qu'elles sont interconnectées : les pollutions et le changement climatique affectent le cycle de l'eau et la biodiversité, la déforestation aggrave le changement climatique, modifiant toujours plus les écosystèmes et les conditions de vie. Toutes les formes de vie, des bactéries aux mammifères, sont impactées. Les sociétés humaines risquent d’être déstabilisées, avec des rendements agricoles en baisse et l'effondrement de la biodiversité augmentant famines, migrations et inégalités, pouvant mener à des conflits armés. La destruction des habitats et le changement climatique augmentent également les risques de pandémies, comme le Covid-19.
Les activités humaines, à la source de ces bouleversements
Chauffage, transport, production de biens,… Les activités humaines sont à l'origine de ces perturbations car elles s'appuient majoritairement sur les énergies fossiles (80 % des sources d'énergie mondiales). Le secteur agricole, notamment l'élevage, n'est pas en reste. Pour cultiver et nourrir le bétail, les humains procèdent à de vastes opérations de déforestation, contribuant à la destruction de la biodiversité et au dérèglement climatique. Sans oublier les émissions de méthane des ruminants, l'impact des engrais nocifs sur la pollution et les mobilisations importantes d'eau douce.
Enfin, l’exploitation des océans (pour la pêche notamment) et des milieux naturels sont la deuxième cause de l’effondrement de la biodiversité.
Cependant, il est encore possible d'éviter le pire. Réduire l'utilisation des énergies fossiles, adopter une alimentation plus végétale, mieux protéger la biodiversité,… sont des leviers puissants à grande échelle. Ils impliquent un vrai changement sociétal auquel chacun(e) de nous, et chaque entreprise ou collectivité, peut prendre part.
Pour aller plus loin : La Fresque des frontières planétaires
Sur le même modèle que la Fresque du climat, la Fresque des frontières planétaires s'appuie sur l'intelligence collective pour développer les connaissances et compétences des participants. Cet atelier collaboratif d'une durée de 3 heures a été mis au point par Arthur de Lassus, ingénieur centralien reconverti en maraîchage biologique. L'objectif qu'il s'est fixé en créant cette nouvelle fresque est de rendre accessibles à tous le concept de frentoères planétaires, d'informer de façon ludique sur les enjeux environnementaux et surtout, de mettre les participants en action !
Intéressé(e) pour organiser une Fresque des frontières planétaires en entreprise ? Vous pouvez consulter le site de l’association pour connaitre les prochaines dates d'animation ou solliciter des renseignements.